Mon voile: remède à tous mes maux, par Noura.

Publié le par Said

Mon voile: remède à tous mes maux, par Noura.

 

Chères sœurs, chers frères, Qu'est-ce que le voile? Ce bout de tissu qui fait tellement parler de lui à travers les médias, dans les sphères de l'enseignement, dans le monde du travail nous donne matière à réflexion. Oui, toute sœur qui décide de le porter ou non devrait un jour s'arrêter sur la question du voile. A un moment de ma vie, la question du voile est devenue centrale pour moi; voici mon témoignage:

 

 

 

Je m'appelle Noura, j'habite Bruxelles (Belgique) et j'ai 25 ans. J'ai eu la chance de recevoir une éducation islamique qu'on pourrait qualifier de stricte. Je dis "la chance" car cela m'a évité beaucoup d'erreurs et pour ceci je demande à Allah d'accorder une place à mes parents au Paradis. Mes parents ont fait ce qu'ils pouvaient même s'ils ne savaient pas bien expliquer le pourquoi des prescriptions divines. Mon père disait que les filles devaient se voiler, un point c'est tout.

 

 

 

Donc, je ne trouvais pas cela très convaincant comme argument et par conséquent je refusais catégoriquement le voile. Pour moi il était signe d'exclusion car il barrait le chemin des études et du travail, de laideur car on ne pouvait plus se coiffer, et puis ce regard des autres sur toi! Non, cela était trop pour moi.

 

 

 

Petit à petit, et grâce à Allah, mon cercle d'amis commença à se modifier et je commençai à fréquenter de plus en plus de sœurs musulmanes et à m'intéresser cette fois-ci à la littérature islamique. Combien de fois n'ai-je pas pleurer en écoutant telle ou telle conférence, ou en récitant telle ou telle sourate. Tout cela était nouveau pour moi, c'était tellement beau et tellement plus simple que la religion sévère que m'ont enseignée mes parents. De jour en jour ma pratique se multipliait, ma foi grandissait.

 

 

 

Mais, il restait tout de même une ombre à ma pratique: c'était le voile. Bien que j'étais convaincue du caractère obligatoire du voile, je ne pouvais franchir le pas. J'étais hantée par le regard des autres, par la réaction de mes amies car à ce moment-là j'étais en dernière année de fac; et j'étais la seule musulmane dans ma classe. Quelque chose me disait que je le mettrais bien à la fin de mes études, comme ça il n'y aura de compte à rendre à personne, il suffisait d'attendre encore quelques mois.

 

 

 

Mais ma conscience me torturait, est-ce que j'avais signé un pacte avec Dieu comme quoi j'allais rester en vie jusqu'à la fin de l'année académique. Qu'est-ce que je dirais si je devais rencontrer Allah, et tout cela m'empêchait de dormir. Chaque jour cela devenait de plus en plus insoutenable. J'ai développé alors une angoisse de la mort, je devenais hypocondriaque c'est-à-dire que j'imaginais avoir toutes les maladies. Cette crainte terrible de la mort était due au fait que je n'osais pas mettre ce voile, je n'arrivais plus à dormir car le sommeil était synonyme de mort pour moi. La nuit était pour moi un calvaire; je passai ainsi un mois sans fermer l’œil de la nuit, je préférais dormir un petit peu pendant la journée, qui était moins silencieuse que les longues nuits.

 

 

 

Lorsque j'arrivais à dormir, je rêvais les signes de la fin du monde. Je me souviens en particulier d'une nuit où j'ai ouvert les yeux et que j'ai vu le soleil se lever de l'autre côté; je savais que c'était la fin; et j'avais un regret profond pendant que des milliers de gens courrait perdus dans tous les sens: je regrettais de ne pas avoir porté le voile. Et puis, quel soulagement quand je me réveillai vraiment de constater que Allah m'avait accordé encore du temps pour me rattraper. Chaque nuit, je me disais que cette fois-ci j'allais avoir le courage et puis dès que la vie reprenait, j'oubliais ma promesse et c'était reparti sans voile. Mon médecin traitant qui en avait assez de me voir presque toutes les semaines chez lui avec d'autres symptômes imaginaires à chaque visite me conseilla d'aller voir un psychothérapeute. C'est ce que je fis, chaque semaine je me rendais chez cette femme qui essayait de comprendre d'où venait cette crainte de la mort.

 

 

 

Et puis, un jour je n'avais plus besoin de médecin ni de psy, car ce mercredi-là je me suis réveillée décidée. Je venais de rêver à nouveau un des grands signes de la fin du monde. En récitant le Coran sans arrêt je me rendais à la fac avec mon plus beau voile sur la tête. J'avais besoin de mettre le plus beau:je ne sais pas exactement pourquoi. Je me suis rendue compte que mes soucis étaient tout à fait ridicules car finalement l'entourage n'y attachent pas tellement d'importance; mes amies de classe me posèrent une fois la question et puis passèrent à autre chose. Les professeurs voulaient savoir si je ne m'étais pas par hasard fiancée (toujours les mêmes stéréotypes); et une fois rassuré ils n'en parlèrent plus.

 

 

 

Je me souviens que cette nuit-là j'ai très bien dormi car au fond de moi je savais que j'avais vaincu mes angoisses et que j'avais surmonté mon orgueil: je m'étais soumise à mon Créateur sans me soucier de personne d'autres. Je remercie Allah de m'avoir guidée et de m'avoir donnée la force de surmonter cette épreuve. Que Allah raffermisse notre foi et nous accorde le Paradis, inchantable.

 

 

 

Noura.

 

Publié dans la femme

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